Nouvelle académie, pour une nouvelle vie...avec une vieille connaissance [Nathan & Aelynna]

« Tout comme j’aurais apprécié un Au revoir ou un Je me casse quand t’es retourné dans le Kentucky, il y a trois ans. Tu te souviens, quand on était les meilleurs amis du monde. »

Ces deux phrases eurent le même effet qu’un coup de poing. Nathaniel retint difficilement une grimace, se sentant soudainement mal à l’aise. Oui, il était parti comme ça, sans rien dire... Mais elle ne pouvait pas y aller plus en douceur ? Non, le seul responsable dans l’histoire, c’était lui ! Et il allait devoir assumer le poids du passé, qu’il le veuille ou non.

« Allez, fais un petit effort... Je vais te rafraichir la mémoire : c’était en Italie, tu venais de sortir de maison de redressement. On se disait tout, on se soutenait, on délirait... On faisait la fête ensemble, on buvait ensemble, dans la vieille grange, là où j’ai pris ma première cuite, avec toi encore une fois. Ca ne te dit rien ? »

Le brun ne compta même pas le nombre de fois qu’il eut l’impression qu’elle lui plantait un couteau dans le ventre. Il fronça légèrement les sourcils, ne sachant toujours pas comment il devait réagir à ça. Suivre la raison ou le cœur ? Agir à l’instinct ou mesurer ses paroles ? Quel dilemme. Soit il changeait de sujet, soit il acceptait les faits. Aucune des situations ne convenait... Mais après mûre réflexion – enfin, pas si mûre que ça – il répliqua, moqueur :

« T’es devenue une alcolo depuis cette première cuite ? »

Haha, boulet en action.
Cependant, il n’avait guère envie d’affronter la furie Vasilis. Elle avait beau être relativement calme, elle était capable de partir au quart de tour et d’agir et parler telle une furie, au grand damn de son entourage, n’est-ce pas ?

« En fait, pendant ces trois looongues années, tu n’as cessé de ruminer... Tu attends des excuses, hein ? »

Son ton était quelque peu méprisant. Il avait beau adoré – et plus encore – la jeune femme, il avait beau être terriblement heureux de la revoir, il était incapable de lui présenter des excuses pour l’unique raison qu’il avait une trop grosse fierté...

« Tu es bien trop cxn pour ravaler ta fierté et t’excuser. Et de toute façon, même si tu t’excusais, je te dirais d’aller te faire fxxtre. »

Nouveau coup de poing, coup de pied, coup de couteau. Nathan encaissa comme si de rien n’était. Oh oui, il souffrait, en avait marre qu’elle piétine son cœur ainsi, qu’elle le brise, le jette au sol et l’écrase, ... mais il ne le montrait pas. Question de principes. Il ne dévoilait que rarement ses réelles émotions, préférant nul ne doute se cacher derrière des sarcasmes et les premières remarques ironiques qu’il trouvait. Pour se protéger. Car, de son point de vue, s’attacher aux gens, ça fait mal.
Surtout lorsqu’on est un crétin de première qui n’est même pas capable de passer de merveilles retrouvailles avec sa meilleure amie ! Non, au lieu de ça, au lieu de s’excuser comme toute personne sensée, il avait enfoncé le clou, l’avait cherché... et n’avait jamais avoué sa faute. En y repensant, il se trouva tout à coup pire qu’abruti.
Comment pouvait-il agir ainsi ? Lorsqu’il l’avait abandonné – car le mot est juste – c’était devenu une évidence : Aelynna était la femme de sa vie ! Certes, il l’avait toujours considéré comme sa confidente, sa sœur, une amie... mais se retrouver à des milliers de kilomètres d’elle avait remis les points sur les « i » : il l’aimait bien plus qu’en amie. Restait plus qu’à trouver le moyen de le dire, et vu comment c’était parti...
Il fixa la belle brune un petit moment, cherchant délicatement ses mots. Depuis le début de leur conversation, l’américain doutait de sa capacité à continuer à lancer son cynisme à tout bout de champs. Quelle chose étrange que les sentiments, n’est-ce pas ? S’il continuait à répliquer comme il le faisait, il risquait de s’attirer les foudres et bien pire d’Ae... Ce qu’il ne voulait absolument pas.

* Nate, t’es qu’un abruti. Un boulet ! Un idiot ! Un gros crétin.*

Il retint difficilement un soupir gêné. Ces retrouvailles inattendues allaient finir par le rendre fou. Trois ans... Trois longues années qu’il attendait ce moment, en espérant qu’un jour tout serait réglé, et il n’était pas fichu d’être sympathique ! Il se gifla mentalement.

« ‘D’aller me faire fxxtre’ ? Tout de suite les grands moyens ! Voyons, Aelynna, un peu de douceur dans ce monde de brutes ! »

C’était reparti... N’était-il donc pas capable de s’arrêter, une bonne fois pour toute, de lui demander pardon et de s’excuser pour tout ? Non, pas maintenant apparemment ! Crétin. N’empêche que sa carapace sarcastique s’effritait petit à petit. La preuve : il avait appelé la jeune femme par son prénom...

« Nathan, je te connais assez pour savoir que tu es tout sauf un crétin. Un gros cxn qui se cache sous une carapace de sarcasmes, peut-être, mais pas un crétin.
- Mais je me cache derrière rien du tout ! »

Avait-il répliqué tel un gamin d’une dizaine d’années, touché dans son égo surdimensionné – attendez, il venait quand même de se faire nommer de gros cxn. Encore et toujours la contredisait-il, il avait conscience qu’elle avait raison – pourquoi avait-elle toujours raison ? Et il avait beau savoir la vérité, il ne l’avouerait pas. Allez savoir pourquoi, Nathan se contrefichait d’être complètement faux au milieu des individus qui l’entouraient. Même en présence d’Aelynna. Car une fois de plus, il ne lui dirait pas qu’elle est plus qu’une amie. Bien plus. Pourquoi ce comportement ? La peur, peut-être, de se faire rejeter, de se prendre un râteau !
Et bien et bien, ils étaient mal partis. Si Ae’ pensait pareil que l’américain, ce serait un cercle sans fin et... Bref.

« Et tu sais quoi ? Je n’arrive pas à te dire d’aller te faire fxxtre. »

Lança-t-elle doucement avant d’adopter son typique petit sourire auquel absolument personne ne peut résister, si bien que Nathan arqua un sourcil, ayant perdu la bataille. Ce n’était pas du jeu ! Elle n’avait pas le droit de faire ça ! Tricherie !
Finalement, ce fut son esprit joueur qui reprit le dessus.

« Personne n’arriverait à le dire ! Parce que je suis trop beau, trop intelligent, trop irrésistible pour qu’on me dise d’aller me faire fxxtre,fit-il en s’approchant de la jeune femme, pour ensuite se reculer en voyant le cheval noir et ajouter : Oh, salut... euh, Cheval. »

(Arg, et au passage, j'ai fait une affreuse fausse manip' ! =O Du coup, au lieu de cliquer sur le bouton "citer" pour avoir les codes de mon message précédent (flemme oblige), j'ai cliqué sur "éditer" et j'ai pas remarqué... Du coup, j'ai fait "envoyer" et ça a tout effacé T_T) Et comme je suis un peu maniaque des fichiers word, j'ai effacé ma réponse de word uu"